Idée et Informations transmises par

   
 
 

Origine
   
 «Donnez-moi un point d'appui et je soulèverai le monde » s'est écrié Archimède en établissant sa théorie du levier. Ce jour là, il a démontré que plus un levier est long et moins il y a d'effort à fournir. Cette règle régit également la longueur de nos manivelles de vélo. 

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La préhistoire
  
 Il y a quelques années encore, la plupart des vélos étaient livrés avec des manivelles de 170 mm et ce pour toutes les tailles de cadres. La raison de cette cote bâtarde tient à la largeur de la marche d'escalier égyptienne qui était justement de cette dimension.

Et comme cette mesure avait largement fait ses preuves pour tous les gabarits durant de nombreux siècles, on décida de l'employer aussi sur les vélos ! Mais voilà, on était long pour
les petits gabarits et court pour les autres.
On décida donc de s'éloigner de ce pesant standard à petit pas de 2,5 mm, soit un dixième de pouce.
Depuis, les choses ont bien changées et les constructeurs font évoluer les dimensions des leviers avec celles des vélos, de façon à augmenter le confort d'utilisation en procurant un pédalage plus adapté à la morphologie.

L'amplitude de ces variations est cependant généralement cantonnée en 170 et 175 mm. C'est mieux, mais encore loin d'être parfait pour coller réellement au plus près des besoins des utilisateurs. Car les fabricants de manivelles déclinent généralement leur production de 2,5 mm en 2,5 mm. Bien évidemment, c'est sur le haut de gamme que se trouve le choix le plus large, chez les fabricants de groupes comme ceux de pédaliers.

 Mais au fait, pourquoi changer ?

 

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L'intérêt
                                    
Première chose à considérer, la circonférence effectuée par les manivelles correspond à la foulée du cycliste. 
Lorsqu'on court à pied, le corps adapte sa foulée d'une part à la morphologie du « jogger » et d'autre part à la nature de l'effort fourni (plat, côte ou montée). 
A vélo, rien de tout cela. On vous impose d'emblée une dimension de foulée que vous ne pourrez pas modifier au cours de l'effort. En fait, le seul paramètre modulable est la nature même de l'effort au moyen du dérailleur. 
Il est donc essentiel de ne pas se tromper lorsqu'on choisit son matériel. A titre d'exemple, avec des 170 mm le pied décrit un cercle de 1068 mm alors qu'avec des 185 mm ce même pied parcourra 1162 mm.
  
L'autre point à prendre en compte c'est qu'en augmentant la longueur du levier on est censé limiter l'effort consenti pour une force donnée ou, au contraire et bien plus avantageux, augmenter la puissance développée (en bout de chaîne) sans modifier la puissance apportée (sur la pédale). On peut donc jouer la carte de l'économie et gagner en fatigue, ou celle de la performance à tout-va et gagner ainsi en vitesse.
  

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Dans quelle proportion modifier la longueur ?
  
A notre avis, une modification de 2,5 mm induit plus de confort qu'une véritable augmentation de performance et pour vraiment changer les choses, il faut directement jouer sur 5 mm d'amplitude. 
C'est un peu la démarche des champions qui n'hésitent pas, ponctuellement lors des contre-la-montre ou des étapes de montagnes, à augmenter la taille de leurs leviers de 2,5, voire de 5 mm, de façon à mettre une ou deux dents de plus sur les plateaux. 
Les mêmes athlètes auront tendance à employer des manivelles plus courtes pour les épreuves sur piste.

Mais si pour un coureur de haut niveau cela ne pose guère de problème, cette façon de procéder n'est pas à recommander à l'utilisateur courant, ses tendons et muscles pourraient ne pas apprécier le brusque changement. 
Celui-ci tirera ainsi le meilleur parti d'une longueur de manivelle constante tout au long de la saison. 

Reste l'interrogation majeure : qu'elle est la bonne longueur ?

 

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Comment choisir ?
  
Bien sûr il y a une certaine proportionnalité à respecter entre l'entrejambe et la longueur des manivelles. Mais il convient également de tenir compte du style et de la puissance musculaire de l'utilisateur.

Il y a quelques décennies, on donnait la règle suivante : 1/5 de l'entrejambe pour obtenir
la bonne longueur. Lorsque l'on se situe dans une taille moyenne, cette règle est relativement juste, il n'en est plus de même si l'on tend vers les extrêmes.

Ainsi, un « petit » risque d'avoir des manivelles ultra courtes, alors qu'un « grand » aura des leviers très très longs, mais dans les deux cas, il sera difficile de trouver manivelle à son pied dans le commerce.

Pour s'y retrouver, deux solutions :

  • soit procéder à une étude posturale qui vous donnera votre longueur de manivelles et vos réglages,
  • soit vous y allez par tâtonnements en augmentant ou en diminuant vos leviers. Si vous optez pour cette dernière solution, nous vous conseillons d'y aller par tranche de
    5 mm directement, en dessous les effets seront difficilement perceptibles.

Surtout, faites preuve de patience et attendez d'avoir pas mal de bornes avant de juger des effets positifs ou négatifs de ce changement.

Enfin, et c'est là le plus important, il faudra impérativement équiper tous vos vélos de la même manière.

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La position
 
Deux écoles cohabitent :
  • La première consiste à modifier les réglages de la hauteur et du recul de selle, afin de compenser l'augmentation, ou la diminution de longueur des manivelles.

    Si l'on augmente les manivelles de 5 mm par exemple, il faudra donc avancer et baisser la selle de la même valeur afin que le geste cycliste soit le moins perturbé possible. 
    Dans ces conditions, le cercle de rotation des manivelles sera décalé vers l'arrière
    (+ 10 mm), ce qui ne provoquera aucune modification lors de la descente des
    pieds, mais modifiera la phase de remontée en décalant le pied à la fois vers l'arrière (+ 10 mm) et vers le haut (+ 10 mm). 
    Certains mollets n'apprécient pas , mais globalement les tendons ne devraient pas être
    maltraités pour autant...
  • L'autre solution consiste à ne rien changer du tout au réglage de la selle et à monter la nouvelle dimension de manivelles telle quelle. 
    Si l'on reprend l'exemple précédent, les modifications induites par l'augmentation de 5 mm seront donc équitablement réparties, le pied montera un peu plus haut (+ 5 mm), descendra un peu plus bas (+ 5 mm), sera un plus avancé (+ 5 mm) et un peu plus reculé (+ 5 mm). 
    Les tendons seront légèrement plus sollicités, la cheville devra également travailler davantage en extension, mais ce geste s'acquiert relativement vite. 
    De plus, vous bénéficierez totalement de la modification de vos bras de leviers.
     

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Les sensations immédiates
  
Evidemment, si l'on augmente ou si l'on diminue la longueur des manivelles, les effets directement perceptibles diffèrent. 
Lorsqu'on allonge les leviers, il ne faut pas rêver, le gain de puissance n'est pas immédiat, en
revanche on perd assez vite en tours/minute et si sur le plat la différence est peu sensible, voire imperceptible, elle l'est beaucoup plus en côte.

On ne sait jamais si l'on est trop long ou trop court ! Les passages en selle et en danseuse alternent donc et l'on ne grimpe plus au train mais par des accélérations successives, incessantes, avec fatigue garantie au début !

En réduisant la taille des manivelles, on gagne tout de suite en vélocité, c'est sensible.
En revanche, dès lors que l'on travaille en force, aussi bien sur le plat qu'en côte, on peine nettement plus... et, ici, la tentation d'utiliser le dérailleur ressurgit sans que l'on obtienne gain de cause pour autant.

Difficile d'apprécier dans les premiers kilomètres l'effet obtenu avec ces modifications, il faut donc persévérer, car, depuis des années votre corps a « mémorisé » les gestes du pédalage et doit désormais acquérir de nouveaux automatismes. 
Pour ressentir les bienfaits de ces changements, il faudra donc faire preuve de beaucoup de patience, d'au moins 1000 km et surtout tricher un peu en jouant sur les développements.
  
Ainsi dans le cas d'une augmentation de manivelles, nous vous conseillerons de choisir des plateaux comportant une dent supplémentaire par rapport à la monte précédente. 

Si vous optez pour l'inverse, choisissez des plateaux inférieurs d'une dent. Attention toutefois, ce n'est pas en jouant sur la cassette, en changeant la couronne de départ par exemple, que vous vous en sortirez, car ce sont les plateaux qui conditionnent le nombre de tour/minutes auquel vos jambes tournent. Et non la roue libre !
   

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Le bon moment pour changer
  
En saison, ce n'est pas l'idéal, loin de là même. 
Néanmoins si vous êtes amenés à modifier vos longueurs de manivelles, ne commencez pas à travailler en force pour bénéficier au plus vite de l'augmentation des leviers, ou en
hyper vélocité pour profiter de leur raccourcissement.

Il faut au contraire travailler la propriété inverse pour rétablir « l'équilibre » de votre coup
de pédale.

Ainsi, si vous montez des manivelles longues, en plus du travail « normal » (foncier, fractionné, etc), vous devrez vous soumettre à des séances de vélocité extrêmes sur de très petits braquets pour vous mettre les leviers dans les jambes.

A l'inverse, avec de petites manivelles, il faudra réapprendre à travailler en force, notamment lors des sprints et des ascensions.

Après cet apprentissage obligatoire, vous pourrez le cas échéant, si vous n'y avez pas pris goût, retrouver vos plateaux d'origine. 

Enfin, n'oubliez jamais que la qualité naturelle des manivelles, puissance ou vélocité,
s'exprimera naturellement... avec le temps.
   

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Jusqu'où aller

dans le choix des longueurs ?

 

  
A force d'allonger les leviers on finit par modifier énormément le fonctionnement du genou, on ne peut donc aller plus loin que 190 mm pour les « très grands » et 165/170 mm pour les « très petits ».
 
Par ailleurs, il faut tenir compte de la distance parcourue par le pied lors de la rotation du pédalier. 
Si l'on considère que le cycliste roule toujours à la même vitesse, mais que l'on passe de manivelles de 170 à 185 mm, à 100 tours minutes, le pied devra parcourir, dans le même temps, 9,42 m de plus.
  
De grandes manivelles imposent donc à l'utilisateur de tourner plus vite les jambes pour conserver sa vitesse ! D'où la nécessité de changer les plateaux en cas de modifications extrêmes.
  

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Remarques techniques
  
Si vous augmentez la longueur de vos manivelles, surveillez le passage de
l'extrémité de ces dernières au niveau des bases. 
Plus vous vous éloignez de l'axe de pédalier plus vous vous rapprochez des bases. Il faudra parfois mettre un axe plus long.
 
D'autre part, en rallongeant la longueur des manivelles, vous diminuez également la garde au sol. Attention de ne pas toucher le sol en pédalant dans les virages (gros risque de chute) et au dos d'âne.
  
        
source : Extrait du site internet du club FFC / UFOLEP de La Ciotat l'ACVVCIOTAT

    
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